L’Ardéchoise, cyclosportive mythique (2025)

Le sud-est de la France regorge de magnifiques régions pour pratiquer le cyclisme et s’attaquer à des ascensions légendaires. Après avoir exploré les Cévennes, le Vercors, le Pilat, le Morvan, le Luberon ou encore les Baronnies, c’est vers l’Ardèche que nous nous tournons cette fois.  

Lors de mes voyages à vélo en France, un maillot a attiré mon attention à plusieurs reprises : celui de l’Ardéchoise, une cyclosportive annuelle créée en 1992. L’événement n’a cessé de grandir, atteignant son apogée en 2016 avec 16 768 participants. Depuis, la fréquentation s’est stabilisée, comptant cette année 12 533 cyclistes.  

Avec François et Maarten, nous décidons de relever le défi en nous inscrivant à l’épreuve reine : l’« Ardéchoise » , avec 230 km et 4 300 m de dénivelé. Verena, quant à elle, y arrive trois jours avant pour participer à l’Ardéchoise en 4 jours, une formule cyclotouriste itinérante avec hébergement dans les villages et transfert de bagages. 

L’« Ardèche verte », randonnée d’ouverture du mercredi, marque Verena par son ambiance chaleureuse. Loin de l’esprit compétitif, arrêt obligatoire dans chaque village, où les cyclistes sont accueillis avec des « ravitos non officiels ». Pas de gels aux glucides mais des tartines de pâté et gâteaux faits maison– une véritable immersion dans la culture culinaire et convivialité locale.  

Pas de gels aux glucides mais des tartines de pâté et gâteaux faits maison !

Jeudi et vendredi, les participants à la formule multi-étapes poursuivent leur découverte de la région à travers différents parcours. De notre côté, nous arrivons à Saint-Félicien vendredi soir pour récupérer nos dossards au village de l’Ardéchoise. Le départ de la cyclosportive est samedi à 7h. 

Plusieurs épreuves s’élancent simultanément : l’« Ardéchoise » (230 km), l’« Ardéchoise vélo marathon » (285 km), les « Boutières » (134 km), les « Sucs » (241 km) et la « Volcanique » (186 km). Nous grimpons les premiers cols de Buisson, Nonières et Mézilhac au milieu d’une masse de cyclistes. Peu à peu, les parcours se dispersent et les routes deviennent plus tranquilles.  

Avec des températures annoncées de 30°C à l’ombre, nous profitons de la fraîcheur matinale pour avancer rapidement et atteindre le Gerbier de Jonc, un “suc” spectaculaire où la Loire prend sa source, avec le col à 1417m d’altitude. À partir de là, nous croisons de nombreux cyclotouristes, d’une randonnée de un ou plusieurs jours.  

La chaleur se fait de plus en plus intense, et nous profitons de chaque instant d’ombre ainsi que des ravitaillements. Remplir les bidons, rajouter une pastille d’électrolytes, grignoter quelques pâtes de fruits, mouiller la casquette à l’eau – tout en essayant de ne pas perdre trop de temps dans cette épreuve chronométrée.  

Après 200 km et 4300m de D+, nous franchissons le Col du Rouvey (1 244 m), suivi d’une longue descente de 30 km jusqu’à Saint-Félicien. Nous arrivons surchauffés mais surtout émerveillés par cette journée exceptionnelle sur les routes ardéchoises. Un tel événement ne serait pas possible sans l’engagement des nombreux bénévoles, qui font de l’Ardéchoise une grande fête populaire de cette région. 

Neal M. / Photos Verena R.

📸 Félix d’Ursel / RAB / DR

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