The Long Race Home 2025 : Récit d’une échappée nocturne

Les coureurs ‘longues distances’ des Brussels Big Brackets (BBB) étaient au rendez-vous de cette 10e édition du Long Race Home (TLRH) : Amin, Bavo, Neal et Tahys. Cette année, le périple de fin de saison reliait Charleroi à Anvers, en passant par des checkpoints (CP) à Florennes, Daussois, Olloy-sur-Viroin, Revin, Bastogne, Comblain-au-Pont, Ramillies et Malines.

Une épreuve singulière en fin de saison

Dans le paysage des courses de longue distance, TLRH cultive une identité unique, marquée par deux traits distinctifs : une organisation à petite échelle et le caractère imprévisible d’une météo d’automne.

Comme c’est le cas de la plupart des évènements “ultra”, TLRH repose également sur l’engagement bénévole. Deux jeunes hommes, Thomas et Erik, ont porté le projet depuis 2016. Après dix éditions réussies et toujours plus de participants, ils passeront le flambeau l’an prochain à Jan et Michel.

Affronter une course mi-octobre en Belgique, c’est accepter l’inconnu : les pistes cyclables recouvertes par un tapis de feuilles mortes, la boue glissante des chemins de campagne, l’obscurité profonde d’une longue nuit, la pluie et le froid… Au moment de l’inscription, les conditions restent un inconnu redoutable. On sait qu’il faudra de solides phares pour traverser près de onze heures d’obscurité, mais le taux d’humidité dans les forêts ardennaises, lui, n’est pas connu à l’avance.  

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Une nouvelle aventure, de nouveaux défis

Bert et moi retrouvons le plaisir de rouler en duo ; après le Zigzag des Trappistes (Bikeway to Hell) en juin, un voyage en bikepacking en juillet et la course Liège-Paris-Liège en août, nous avions atteint notre objectif phare de l’année. Mais, la forme physique et le mental étant toujours au rendez-vous, nous avons choisi de clore la saison en beauté avec TLRH.

Notre stratégie pour cette édition : réduire au strict minimum les pauses. Toute notre nourriture (bidons, gels, tartines, bonbons, etc.) devait être accessible en roulant. L’objectif était de ne s’arrêter que pour aller au petit (ou grand) coin et pour remplir les bidons, à des points d’eau repérés lors de la préparation du parcours.  

Le niveau des participants à la course s’est avéré impressionnant. Le premier coureur solo, Jeroen Boeye, pointait déjà au CP4 de Fumay, dans les Ardennes françaises, à 0h16… soit plus d’une heure avant nous ! Nous espérions être compétitifs sur une épreuve de cette distance avec un dénivelé important, mais la réalité fut toute autre ; Jeroen franchira la ligne d’arrivée à Anvers à 10h49. Le premier duo, Maxim & Tom, à 11h52, alors que nous y parviendrons à 15h30.  

L’art de relier les points de passage

Nous savions que notre choix d’itinéraire nous ferait perdre du temps, mais cela n’explique qu’une heure de retard environ. La difficulté de ces courses sur route réside dans l’arbitrage constant entre le parcours le plus roulant, souvent par des routes nationales (sauf celles interdites, comme l’infâme N5), et des chemins plus calmes.

Prends toujours la route panoramique

Loin des grands axes, nous avons privilégié les petites routes de campagne, suivant la devise de notre idole Lael Wilcox : « Always take the scenic route » (« Prends toujours la route panoramique »). C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés au cœur de la nuit sur le RAVeL, entre Libramont et Bastogne, non asphalté et recouvert d’un gravier particulièrement dur. Le corps secoué par les chocs, notre plus grand soulagement fut de ne pas crever.

La soupe à l’arrivée

À Comblain, nous abandonnons l’intention de ne pas s’arrêter dans un supermarché. Les tartines sont trop sèches dans la bouche, difficiles à avaler, et le cerveau fatigué. Nous nous arrêtons à un Spar pour un ravitaillement en sucres et en caféine. Vingt minutes plus tard, nous repartons, rechargés, pour les 140 derniers kilomètres via Huy, Eghezée, Hoegaarden, Leuven et Malines.

L’accueil à l’arrivée fut des plus chaleureux : applaudissements, convivialité, soupe réconfortante et bières (avec ou sans alcool). Les résultats sont plus que satisfaisants : Bert et moi finissons 9e duo, Amin et Bavo 12e, Tahys 55e solo et 2e femme solo. Plus que tout, nous sommes satisfaits d’avoir complété, la même année, l’incroyable triptyque Bikeway to Hell (500) – Liège-Paris-Liège – TLRH. Une saison mémorable à travers laquelle nous avons appris énormément sur le cyclisme de longue distance.  

Neal Michiels.

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